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L'ATELIER DES SORCIERS : LA PLUME ENCHANTÉE DE KAMOME SHIRAHAMA

Dans la fantasy mondiale, la magie est généralement une capacité héréditaire ou encorel e fruit d’un don céleste. Kamome Shirahama, elle, a préféré avec L’Atelier des Sorciers en faire un savoir, une capacité que l’on acquiert à force d’entraînement, de connaissances et de pratique. Car la magie, selon l’autrice, n’émane pas du corps ou en agitant une baguette : elle se dessine à la plume et à l’encre, avec effort et abnégation. Une métaphore filée, en somme, du travail de mangaka que l’autrice pensait hors de portée lorsqu’elle étudiait encore aux Beaux-Arts de Tokyo ou qu’elle s’adonnait au dôjinshi (publications amateurs). Dans une grammaire à mi-chemin entre l’illustration ancienne et le manga, Kamome Shirahama déroule ainsi depuis l’automne 2016, dans les pages du mensuel Morning Two de l’éditeur Kodansha, un univers inspiré de Ghibli et d’imaginaire fantastique britannique (Le Seigneur des anneaux, Harry Potter, Narnia…) tout en revisitant ses archétypes. 

Invité·e à marcher dans les pas de son héroïne – une fillette nommée Coco –, le·la lecteur·rice découvre que les sorciers, pour conserver leur pouvoir, cachent et brident son fonctionnement au reste de l’humanité… Porteur de valeurs de persévérance et de solidarité propres aux mangas initiatiques pour adolescents, L’Atelier des Sorciers se teinte rapidement d’obscurité. Le danger latent et l’atmosphère conspiratrice apportent alors à la série – qui compte 13 tomes et est toujours encours de parution – plus de maturité. Le manga questionne également le rôle que peuvent avoir les jeunes sorciers et sorcières dans la société : veut-on exceller en magie pour prouver quelque chose  ? S’affranchir du joug des adultes ? Être libre de réaliser ses inventions ? Ou encore pour servir la communauté  ? Beaucoup de tourment s'épaississent ainsi des personnages dont l’intériorité et les relations sont à rapprocher de certains dispositifs du shōjo (manga pour jeunes filles). Autant de ramifications qui font qu’aujourd’hui L’Atelier des Sorciers, publié depuis 2018 en France par Pika, séduit un lectorat volontiers pluriel, qui s’étend des amateur·rice·s éclairé·e·s d’arts graphiques aux aficionados de littérature merveilleuse.

Dans l’écrin des vieilles pierres Renaissance de l’hôtel Saint-Simon, l’exposition L’Atelier des Sorciers : la plume enchantée de Kamome Shirahama invite le·la festivalier·ère à découvrir, à travers une large sélection de planches originales, la méticulosité d’une autrice qui conçoit le manga – et la bande dessinée en général – comme l’expression d’une sensibilité artistique avant tout personnelle. Qu’il s’agisse de choix techniques (un retour à l’analogique dans une industrie culturelle largement numérisée) ou dans les actions mêmes de ses personnages, L’Atelier des Sorciers est un véritable hommage à l’artisanat et aux hommes et femmes qui ont les doigts toujours pleins d’encre…

L'Atelier des Sorciers, Tome 7 © Kamome Shirahama / KODANSHA Ltd.

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