Le Grand Prix du 47e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême, Emmanuel Guibert, s’expose à l’Académie des beaux-arts de Paris
Depuis le 10 septembre et jusqu’au 18 octobre, Emmanuel Guibert est l’invité exceptionnel de l’Académie des beaux-arts de Paris. Le Grand Prix du 47e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême expose ses oeuvres autour de ses biographies dessinées d’Alan Ingram Cope et de Didier Lefèvre.
Alan Ingram Cope et Didier Lefèvre, deux destins hors du commun
Le très beau Pavillon Comtesse de Caen de l’Académie des beaux-arts de Paris sert d’écrin pour présenter au public des dessins, des récits, des objets, des diaporamas et autres photographies de la collection personnelle d’Emmanuel Guibert. Ces documents exceptionnels furent utilisés lors de la réalisation des deux séries mises en image par le co-créateur d’Ariol : La Guerre d’Alan et Le Photographe.
C’est en 2000 qu’Emmanuel Guibert publie le premier volume (sur trois) de sa série La guerre d’Alan. Editée par L’Association, elle conte la vie d’Alan Ingram Cope, un soldat américain mobilisé lors de la Seconde guerre mondiale. Une oeuvre marquante, dont l’origine remonte à la rencontre en 1994, sur l’Île de Ré, de l’auteur avec cet homme à la vie si riche. Emmanuel Guibert avait alors décidé de mettre celle-ci en dessin dans une biographie tout en pudeur et en sensibilité. Terminée en 2008, la série fut ensuite prolongée par deux autres albums, L’Enfance d’Alan et Martha & Alan.
L’exposition Biographies dessinées se poursuit ensuite par une évocation de la série Le Photographe. Créé en 2003 par Emmanuel Guibert et Frédéric Lemercier, le récit met en scène le parcours d’une équipe de Médecins sans frontières sur le théâtre de la Guerre en Afghanistan dans les années 1990. Les deux auteurs se sont appuyés sur le témoignage et les clichés du photo-reporter Didier Lefèvre. L’intrigue court alors sur trois tomes entre 2003 et 2006. Le dernier opus fut récompensé d’un Essentiel lors du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême l’année suivante. Succès éditorial et critique, Le Photographe fut traduit en douze langues et vendu à plus de 260 000 exemplaires. Les trois opus furent salués pour la grande maîtrise narrative de l’auteur mêlant subtilement clichés photographiques et dessins.
“Je ne dessine et n’écris que des biographies d’amis qui me disent leur histoire de vive voix”
Pour présenter cette exposition autour de ces deux biograpahies dessinées, Emmanuel Guibert déclare ainsi : “Je suis heureux de vous présenter Alan Ingram Cope, soldat américain de la Seconde Guerre mondiale et Didier Lefèvre, reporter-photographe.
Je leur consacre des livres. Quand ils étaient vivants, la préparation de ces livres nous donnait un alibi pour nous voir beaucoup. Aujourd’hui, ils me permettent de continuer à m’occuper d’eux.
Quand un dessinateur a envie de célébrer un ami présent ou de revoir un ami absent, il a la ressource de le dessiner. Quand il veut l’entendre, il place une bulle devant ses lèvres et lui fait prononcer une phrase. Ainsi s’instaure une conversation qui peut accoucher de milliers de dessins et de phrases consécutifs ; ce qu’on appelle une bande dessinée. Je raconte des vies en bande dessinée.”
Emmanuel Guibert, maître du 9e art
L’exposition Emmanuel Guibert. Biographies dessinées met ainsi à l’honneur l’un des plus grand auteur du monde du 9e art. Né en 1964 à Paris, Emmanuel Guibert débute sa carrière avec la publication de Brune aux éditions Albin Michel. C’est à L’Association, créée deux ans auparavant, qu’il réalise des planches pour la revue Lapin. Avec Joann Sfar, il met en image La Fille du professeur (Dupuis) - Alph’Art coup de coeur et Prix René Goscinny lors du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en 1998. Vient ensuite Le Capitaine écarlate avec David B en 2000 (Dupuis). Toujours avec Joann Sfar au scénario, il crée la série jeunesse Sardine de l’espace (Dargaud) mais également Les Olives noires (3 volumes, Dupuis). Par la suite s’ouvrent les belles parenthèses de La Guerre d’Alan et du Photographe. Emmanuel Guibert poursuit son incursion dans l’univers de la jeunesse avec la merveilleuse série Ariol qu’il co-crée avec Marc Boutavant en l’an 2000. Déclinée en série animée télévisée et en spectacle - avec les deux auteurs sur scène - les aventures du petit âne bleu constituent un véritable succès éditorial.
Dans le cadre de l'événement BD 2020, année nationale de la bande dessinée mis en place par le Ministère de la culture, Emmanuel Guibert. Biographies dessinées est le rendez-vous culturel de cette rentrée. Pour la première fois, l’Académie des beaux-arts de Paris accroche à ses cimaises des oeuvres autour de la bande dessinée. Après Catherine Meurisse, première autrice de bande dessinée élue dans la section Peintures de l’Académie des beaux-arts en janvier 2020, cette exposition renforce l’entrée du 9e art dans le monde institutionnel.
Emmanuel Guibert. Biographies Dessinées
Commissaire d’exposition : Philippe Ghielmetti
Pavillon Comtesse de Caen - 27 quai de Conti - Paris 6e
10 septembre - 18 octobre 2020
Mardi au dimanche, 11h à 18h
Entrée libre