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2014_EXPO_MAFALDA_D8X1936 (c) Jorge Fidel Alvarez-9e Art+

Hommage au dessinateur argentin Quino, père de Mafalda

Joaquín Salvador Lavado Tejón, dit Quino est décédé le 30 septembre 2020 à Mendoza en Argentine, à l’âge de 88 ans. Père de Mafalda et dessinateur de presse, il est l’un des auteurs de bande dessinée de langue espagnole les plus lus au monde. En 2014, le Festival International de Bande Dessinée d’Angoulême accueillait Mafalda pour une exposition exceptionnelle célébrant les 50 ans de cette héroïne emblématique.

Mafalda : un œil aiguisé sur le monde

Joaquín Salvador Lavado Tejón, naît le 18 juillet 1932 à Mendoza, en Argentine, de parents immigrants espagnols. Il suit des cours de dessin, mais ne publie son premier album intitulé Mundo Quino (Le Monde de Quino) qu’en 1963. Dans ce recueil de dessins, l’auteur traite avec humour de la mort, de la religion ou encore des dictatures militaires.

Un an plus tard, en 1964, naît son héroïne Mafalda. Fillette anticonformiste, elle pose sur le monde qui l’entoure un regard aiguisé, étonnant pour son âge. Devenue un véritable symbole, ses histoires furent publiées dans de nombreux journaux et pays jusqu’en 1973, à l’arrêt de la série. Souvent comparée à la série de Charles Schultz Peanuts, Mafalda s’en distingue en mettant en lumière les enjeux propres à l’Argentine et à l’Amérique du Sud. Série résolument politique, Mafalda a permis à Quino de mettre en perspective, en donnant la parole à une enfant, les questions d’inégalités sociales, de corruption, de dictatures et de condition féminine.

"Arrêtez le monde, je veux descendre"

Mafalda, c’est aussi l’œil de Quino sur le monde qui l’entoure alors. Détestant la soupe mais méprisant encore plus les grandes personnes, Mafalda philosophe et s’interroge constamment sur son environnement. Dans les strips, elle est entourée d’une galerie de personnages, attachants et caricaturaux. Ses amis notamment, l'accompagnent tout au long de ses réflexions : Susanita, petite fille orgueilleuse qui rêve de devenir mère au foyer, Manolito, le plus grand capitaliste en culotte courte d’Argentine, Felipe, le doux rêveur, Libertad, aux idées d’extrême-gauche ou encore Miguelito, l’anarchiste de droite. Des personnages de papier, miroir de la société de classe sud-américaine.

La série apporta en quelques années à Quino une reconnaissance internationale. Douze albums, une intégrale et un album En voyage avec Mafalda le firent découvrir au public français. Une œuvre très tôt saluée par Julio Cortázar ou Gabriel García Márquez, et à propos de laquelle Umberto Eco écrit dès 1968 : « Personne n’a jamais nié que la bande dessinée soit (…) un révélateur des mœurs. (…) Puisque nos fils vont devenir – de notre fait – autant de Mafalda, la plus élémentaire prudence veut que nous traitions Mafalda avec le respect dû à un personnage réel. »

Mafalda, invitée d’honneur de la 41e édition du Festival d’Angoulême en 2014

En 2014, pour fêter les 50 ans de Mafalda, le 41e Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême lui consacra une exposition immersive, Mafalda, une petite fille de 50 ans. Le public vint en nombre admirer planches originales et extraits de la série animée, l’occasion de s’immerger dans le quotidien de la petite fille, en déambulant dans le salon, la cuisine ou encore la rue. 


Quelques mois après le Festival, l’ambassadeur de France à Buenos Aires devait remettre la Légion d’honneur à Quino. Indisponible, l’auteur missionna Mafalda pour recevoir la distinction. Une grande première pour un personnage de bande dessinée ! 

Ces dernières années, Quino est régulièrement revenu dans les listes finales d’attribution du Grand Prix d’Angoulême. Un signe de reconnaissance fort de la part de nombreux auteurs et autrices pour son travail.